L’hiver quatre chiens mordent mes pieds et mes mains

Spectacle à partir de 8 ans
Création 2007 – Exploitation 2007/2011
260 représentations
Dont 5 représentations en langue franco russe à Moscou dans le cadre de l’Année de la France en Russie (2010)
Et 4 représentations avec les enfants d’une classe de Mafate (Saint Denis de La Réunion)

Molière 2008 du spectacle jeune public

L’histoire de L’hiver, quatre chiens mordent mes pieds et mes mains a commencé par l’immersion de toute l’équipe en pleine nature à chacune des saisons, en essayant de s’y confondre le mieux possible.
Ensuite, le travail a été de recréer sur scène des espaces inspirés de ces impressions en pleine nature, dans lesquels il nous semblait retrouver la profondeur qu’il y a dans les contes, où l’environnement agit toujours de façon prémonitoire sur ce qui va se passer. Et puis de faire se rencontrer dans ces espaces un homme et une femme, qui semblaient comme sortis d’un de ces contes, tout étonnés eux-mêmes de se trouver là ensemble. Et enfin, d’écrire le texte d’une histoire pour rompre le silence qu’imposent les images trop fortes ou les rencontres trop fortuites.
Aux saisons de la nature, nous avons préféré celles qui habitent le cœur des gens. Dans ce spectacle, il est plus question du temps qui passe que du temps qu’il fait.

C’est l’hiver. Un homme et une femme.
Lui sort du bois, elle vient des pays de neige. C’est une rencontre de fortune.
De la vie quotidienne, ils ne possèdent que les gestes, mais pas les choses.
Ensemble, ils vont essayer de se construire une petite vie, autour d’une table et de deux chaises.
Le printemps leur apporte deux enfants.
Un petit garçon et une petite fille qui les observent en silence.
Mais ils ne savent pas bien comment s’y prendre avec les enfants. Quand on a deux enfants sur les bras, on peut pas rester là comme çà.
Lui rêve d’une vie de chanteur.
Il casserait bien la table et les chaises pour s’en faire une guitare, et partir pour la ville à la recherche d’un seul jour d’été qui serait comme une petite pièce d’or glissée au fond de leur poche.
A l’automne, une vieille dame se présente.

L’homme se lève. Il prend sa chaise et va s’asseoir à l’écart.

LA FEMME : Arrête de penser à la guitare !
L’HOMME : C’est juste deux ou trois accords, comme ça.
LA FEMME : On n’est pas à l’Olympia, ici.
L’HOMME : Les hommes, y a toujours un moment où faut qu’ils envisagent la guitare.
LA FEMME : Tu ferais mieux de nous mettre un toit au-dessus de tout ça.
L’HOMME : Qu’est-ce que ça peut bien faire, que je pense à la guitare ?
LA FEMME : Parce qu’un jour, ce sera plus fort que toi, la guitare. Tu serais capable de tout, pour la guitare.
L’HOMME : Mais c’est pas contre toi, la guitare.

Silence.

Texte : Philippe Dorin
Mise en scène : Sylviane Fortuny

Avec
Mireille Franchino
Elena Taraimovitch
Jean Louis Fayollet

Et en alternance, les comédiens enfants
Anouk Buron et Arnaud Perrault de Jotemps, Alice Guindon et Hugo Mathieu Gotti, Anna Hornung et Marius Uhl, Nina Palomba et Roméo Bigué, Lucie Didierlaurent et Roméo Gibart, Luna Hirsch et Gaspard Burlaud, Sarah Alessandri et Darius Caron, Adèle Krauze et Nino Classeau.
Et lors de la saison 2010/2011
Les élèves de la classe de Anne – Christine Gimenez d’Ilet à Bourse (Mafate – La  Réunion) : Emeline, Jerry, Nelly, Régina, Thomas et Youri.

Scénographie : Violaine Burgard, Sylviane Fortuny et Sabine Siegwalt
Lumière : Violaine Burgard
Costumes : Sabine Siegwalt
Musique : Catherine Pavet
Régie : Jean Huleu, Marianne Pelcerf (en alternance)
Assistante à la mise en scène : Christelle Lechat
Accessoires : Marion Lefebvre
Couture : Marie-Cécile Viault
Accompagnatrices enfants : Valérie Didierlaurent, Arlette Weber, Jackie Landri

L’hiver, quatre chiens mordent mes pieds et mes mains est publié à L’école des loisirs – Théâtre

Partenaires :
Coproduction : TNG – centre  dramatique national de Lyon (69) / Fontenay en Scènes – Fontenay sous bois (94) / Le Préau – centre dramatique régional de Vire (14) / La scène nationale de Cavaillon (84) / L’Equinoxe – scène nationale de Châteauroux (36) / Les Semaines de la marionnette de Neuchâtel (Suisse) / ARCADI Action régionale pour la création artistique et la diffusion en Ile-de-France.
Coréalisation : Théâtre de l’Est parisien – Paris (75) avec le soutien du Vélo-Théâtre et du service culture de la ville d’Apt (84) / des Rencontres de Haute-Romanche (05) / du Théâtre Massalia – Marseille (13) / du Théâtre Paul Eluard – Choisy le roi (94).

Avec l’aide à la création de l’ADAMI.
Avec l’aide de L’institut français et du Centre Culturel Français de Moscou pour les représentations à Moscou.
Avec l’aide de la Drac de La Réunion et du Théâtre du Grand Marché – centre dramatique de l’Océan Indien pour les représentations à La Réunion.

… En quatre tableaux au rythme irrégulier des saisons, jouant avec l’espace, la lumière, le déplacement et le temps qui s’étire ou s’accélère, dans un cadre toujours très épuré et avec une musique légère, discrète, égrenée au piano, Philippe Dorin et Sylviane Fortuny ont créé un spectacle d’une grande poésie… Dans la salle, enfants et adultes sont suspendus dans un même souffle.

Véronique Soulé
Aligre FM – Février 2008

Lauréat du Molière du spectacle jeune public 2008, L’hiver quatre chiens mordent mes pieds et mes mains est une magnifique fable sur le temps qui passe, la famille qui se construit, la vie qui s’invente. A travers une langue poétique faite de silences, de décors simples et de dialogues finement tissés, Sylviane Fortuny et Philippe Dorin proposent un spectacle d’une grande pureté. Comme le sont les mots, la scénographie est choisie avec soin.

Les affiches – 11 décembre 2009