Présentation
C’est dans le Val de Marne, au Théâtre Paul Éluard de Choisy le roi, que Sylviane Fortuny et Philippe Dorin ont posé les fondations de la compagnie pour ainsi dire en 1997, reprenant à leur compte la phrase de Mattis le simplet, dans le roman de Tarjei Vesaas « Les oiseaux », qui n’arrive pas à faire entendre à son entourage la métaphore dramatique qu’a représenté pour lui, un jour, une passée de bécasses dans le ciel. C’était pour la création d’un premier spectacle, Le monde, point à la ligne, réalisé à tâtons et en trois semaines avec trois francs six sous, mais qui a retenu l’attention d’une poignée de programmateurs par la singularité de sa forme et de son adresse à un public d’enfants.
Depuis, la compagnie a créé dix spectacles et s’est forgée une identité forte au sein du paysage du théâtre jeune public en France. Elle a tissé autour de son travail un précieux réseau de théâtres sur tout le territoire et aussi hors des frontières, en particulier au Québec, à La Réunion et en Russie.
Mais les spectacles de la compagnie gardent toujours cet esprit de quelque chose qui s’essaie, comme le brouillon encore raturé et annoté d’un écrivain ou comme une peinture qui n’est pas encore sèche. Il y a des bouts qui manquent et il reste toujours un peu d’encre sur les doigts. Le texte et la mise en scène s’appuient toujours sur les propriétés imaginatives du théâtre, comme s’il était en lui-même la source et le lieu de toutes les histoires. Les spectacles s’adressent en priorité aux enfants mais totalement aux adultes qui les accompagnent.
En parallèle de ses créations, la compagnie mène un travail d’action culturelle fort autour des écritures dramatiques destinées au jeune public dans le cadre de ses résidences à Fontenay sous bois (94), Noisy le sec (93), Choisy le roi (94) et Saint Denis (93), et aussi autour de l’écriture en général et des arts plastiques, sous la forme d’ateliers d’archéologie imaginaire réalisés à partir de boulettes de papier, d’encre bleue et de petits cailloux blancs. Plus récemment, Sylviane Fortuny et Philippe Dorin ont été régulièrement sollicités pour animer des stages dans le cadre de formations professionnelles autour de l’adresse à un public d’enfants.
Après deux années de résidence au TGP, centre dramatique national de Saint Denis en 2018 et 2019, la compagnie vient de créer son dernier et sans doute ultime spectacle Bijou bijou, te réveille pas surtout en décembre 2020 et en tournée.
Quelques dates
2024 : Reprise de En attendant le Petit Poucet au TNP – Villeurbanne
2023 : création des Métamorphoses d’Alice
2020-2021 : création de Bijou bijou, te réveille pas surtout !
2017 : création de Le chat n’a que faire des souris mortes
2017-2019 : La compagnie est associée au TGP, centre dramatique national de Saint Denis, en convention avec le Conseil Départemental de la Seine Saint Denis
2016 : recréation de En attendant le Petit Poucet à Toulouse, avec les jeunes comédiens de la classe Labo (dispositif d’insertion professionnelle en Midi Pyrénées)
2015 : Création Des châteaux en Espagne, spectacle en langues française et espagnole
2015 : Stages destinés à des comédiens professionnels (au festival Fringe 2015 à Madrid, au Théâtre du Nord à Lille dans le cadre de La Belle Saison, au TNG à Lyon avec Les chantiers nomades)
2014 : Création de Ils se marièrent et eurent beaucoup dans une version en langues française et russe
2013 : Création de Ils se marièrent et eurent beaucoup en langue russe au Théâtre Dourova de Moscou
2012 : Création de Sœur, je ne sais pas quoi frère
2012-2015 : La compagnie est partenaire du Théâtre Paul Éluard (Choisy le roi – 94)
2011 : Création de Le jour de la fabrication des yeux
2009 : Création de Abeilles, habillez-moi de vous
2009 – 2013 : La compagnie est en résidence au Théâtre des Bergeries (Noisy le sec – 93) en convention avec le Conseil Général de la Seine St Denis
Depuis 2009 : La compagnie est conventionnée par le Ministère de la culture et de la communication / Drac Ile de France
2008 : La compagnie reçoit le Molière du spectacle jeune public
2008 : Création de L’hiver, quatre chiens mordent mes pieds et mes mains
2006 : Recréation de Le monde, point à la ligne
2004 – 2010 : Tous les spectacles de la compagnie sont accueillis au Théâtre de l’Est parisien dirigé par Catherine Anne
2004 : Création de Ils se marièrent et eurent beaucoup
Depuis 2003 : la compagnie reçoit le soutien du Conseil Général du Val de Marne
2003 – 2012 : La compagnie est en résidence à Fontenay en scènes (Fontenay sous bois – 94)
2001 : Création de Dans ma maison de papier, j’ai des poèmes sur le feu
1999 : Création de En attendant le Petit Poucet
1997 : Création de Le monde, point à la ligne
Soutiens
La compagnie pour ainsi dire reçoit le soutien de la DRAC Ile-de-France / Ministère de la culture et de la communication, et du conseil départemental du Val de Marne.
Elle est soutenue par l’Institut Français pour ses projets à l’international.
L’ONDA soutient les spectacles en tournée de la compagnie.
Extraits de presse
« Voilà plus de 30 ans que Philippe Dorin écrit les plus belles pages de la littérature dramatique pour le jeune public en France. Il est l’un des auteurs les plus joués, les plus exportés aussi puisqu’il est l’un des rares auteurs français pour le jeune public connu et joué en Europe et ailleurs. Son écriture précise, elliptique, qui laisse beaucoup d’espaces à l’imaginaire du metteur en scène n’y est sans doute pas étrangère.
Depuis 1997, il s’est associé à la metteuse en scène Sylviane Fortuny, avec laquelle il a créé la compagnie pour ainsi dire. Un travail à quatre mains, en quelque sorte, Philippe Dorin à l’écriture, Sylviane Fortuny au plateau, et de bien belles réussites, dont la plus marquante, le Molière du meilleur spectacle jeune public, en 2008, pour L’hiver, quatre chiens mordent mes pieds et mes mains. »
Cyrille Planson
revue « Théâtre(s) » – mars 2018
« Depuis sa création, La Compagnie Pour Ainsi Dire témoigne d’un style très singulier proche de l’univers du conte, sans fioriture aucune, très riche de sens et d’images. Avec cette compagnie, on sait par avance que les enfants seront placés à égalité avec les adultes pour comprendre et éprouver le monde. Philippe Dorin apporte ses mots qui vont à l’essentiel : réussir à manger, à dormir, à combler sa solitude, à ne pas oublier, à sortir de son pétrin. Sylviane Fortuny bâtit des univers épurés habités par des personnages auxquels on peut tous s’identifier. »
Dominique Duthuit
France Inter – janvier 2012
« Depuis 1997, Philippe Dorin a monté la compagnie Pour Ainsi Dire avec sa complice Sylviane Fortuny. En quelques pièces, ils sont devenus une compagnie référente dans le théâtre jeune public, voire même des chefs de file. Leurs mises en scène, toujours très visuelles et plastiques, extrêmement inventives, n’ont rien à envier aux pièces dites « pour les grands ». De toute façon, Dorin et Fortuny font du théâtre et puis c’est tout. »
Emmanuelle Debur
Sud Ouest – Janvier 2011
Déclaration
« C’est vous, chers adultes, que nous invitons à venir découvrir le théâtre qui se fait pour les enfants. Il ne manque plus que vous. Il existe, dans le théâtre pour enfants d’aujourd’hui, des univers très singuliers, des formes d’une exigence artistique rare, bien loin de l’idée que vous vous faites du théâtre pour les enfants. Ce théâtre-là, nous vous invitons à le découvrir d’abord pour vous-même. N’y allez pas pour regarder les enfants regarder le spectacle ! Mettez vous devant ! Ne restez pas sur le bord ! Ce qui intéresse les enfants au théâtre, c’est de regarder les adultes regarder le spectacle. C’est ça qui en donne toute l’importance et qui les pousse à grandir.
Le gros problème dans le théâtre pour les enfants, c’est l’absence de l’adulte, à tous les niveaux. Ce qui fait qu’à la première réduction budgétaire, au moindre mouvement de personne dans les théâtres, les enfants sont les premiers à disparaître de l’affiche et des pages de la critique, et l’ambition des spectacles qui leur sont destinés se réduire dans des petites formes jouées entre deux portes, sans que cela crée le moindre problème.
Dans la famille déjà bien malmenée du théâtre, les enfants restent toujours le parent pauvre. »
Philippe Dorin, Sylviane Fortuny, 28 avril 2008
Déclaration à la cérémonie des Molière 2008