Mon père m’a donné un joli nom
Projet autour de l’œuvre de Louise Bourgeois
A partir de 9 ans
Création en jachère
" C’est le murmure de l’eau qui bout
C’est le murmure de l’eau qui chante
Qui me remplit de joie
De faire le tour de la maison
Me fait beaucoup de bien
De faire le tour de la maison
Me fait beaucoup de bien
C’est la bouillotte qui marmotte
Et me dit ses secrets
C’est la bouillotte qui sifflote
Elle ne l’ fait pas exprès
Louise Bourgeois "
Une petite anecdote pour commencer
« C’est une petite fille dont le père était voyageur de commerce et souvent absent de la maison. Elle intercepta un jour une carte postale destinée à son père, écrite par une jeune femme allemande. Elle fut pendant longtemps persuadée que son père avait une amoureuse et une autre vie ailleurs que dans la famille. »
Le père
Du rapport que Louise Bourgeois a entretenu avec son enfance dans toute son œuvre, nous avons gardé cette image d’elle jouant aux aveugles avec son père. Ce sera le point de départ de notre histoire et la seule comparaison avec la vie de Louise Bourgeois. Celle d’une relation étrange qu’une petite fille entretient avec un père dont elle ne sait pas quel homme il est au fond. Il y a dans les parents cette part d’homme et de femme qui échappe en partie ou totalement à l’enfant, et qui est l’objet de tous les fantasmes et de toutes les convoitises. Enfants, de qui sommes-nous le nom ?
La maison
Des lieux que Louise Bourgeois a habités dans son enfance, nous avons retenu sa maison de Choisy le roi, qui abritait la famille et l’atelier de son père, et qui a disparu pour devenir aujourd’hui un théâtre, le « Théâtre Paul Eluard ». Quel bel exemple pour celle qui a dit : « Si vous ne pouvez vous résoudre à abandonner le passé, alors vous devez le recréer ».
Nous aimerions que ce théâtre soit l’espace réinventé d’un atelier qui se déconstruit au fur à mesure du spectacle pour faire place à la scène vide du théâtre sur lequel se jouerait au final une scène du répertoire. Pourquoi pas une scène d’Antigone ou d’ Œdipe ?
Une petite anecdote pour finir
« C’est une vieille dame qui avait été couturière et qui passa la fin de ses jours à découper tous ses vêtements et son linge de maison en petits mouchoirs carrés qu’elle repassait et rangeait soigneusement dans ses armoires. »
Distribution pressentie
Texte : Philippe Dorin
Mise en scène et scénographie : Sylviane Fortuny
Avec trois comédiens et une petite fille
Lumières : Kelig le Bars
Costumes : Sabine Siegwalt
Musique : Catherine Pavet
Production : Compagnie pour ainsi dire
Coproduction : Théâtre Paul Eluard – Choisy le roi (Recherches en cours)
Extrait
Le père entre avec la petite fille.
LE PERE : Toi, t’es ma fille. Ma fille, oui ! Ou bien moi, je suis ton père, si tu préfères. C’est comme tu veux. T’as le choix. Soit t’es ma fille, soit je suis ton père. Y a pas de milieu. (Un temps) Les deux ? Tu veux toujours tout, toi ! Bon, va pour les deux ! Mais je te préviens, les deux, ça va pas bien ensemble. Autant te le dire tout de suite, entre le père et la fille, ça colle pas ! Quel esprit de contradiction, celle-là !
Il sort.