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Castillos en el aire
Spectacle en langues française et espagnole à partir de 8 ans
Création décembre 2015 – exploitation 2015 / 2017
50 représentations
La recréation récente de Ils se marièrent et eurent beaucoup dans une version bilingue réunissant sur scène dix comédiens russes et français nous a donné une liberté dans notre travail que nous n’attendions pas. La confrontation avec une langue et une pratique du théâtre différentes de la nôtre a été un appui formidable pour une relecture de la pièce, lui donnant un éclairage tout à fait inédit. Au delà des situations proposées par le texte, c’est de la nécessité de construire quelque chose ensemble dont il était question.
C’est de cette expérience-là dont nous voulons à nouveau témoigner avec Des châteaux en Espagne, en installant la rencontre plus intrinsèquement au cœur du spectacle, en faisant de la scène le lieu d’échange privilégié entre deux langues et deux cultures différentes, celles de la France et celles de l’Espagne.
Dans un monde où domine le repli sur soi et ses propres certitudes, c’est de cet échange là dont nous voulons témoigner dans notre travail. C’est ça qui nous donne du plaisir et nous rend vivants.
De chaque côté de la scène, deux groupes de jeunes gens s’observent. Ils ne parlent pas la même langue. Ils ne se comprennent pas.
Au centre de la scène, un homme et un petit garçon qui ne fait que le suivre et l’imiter. L’homme l’interroge. Mais l’enfant ne parle pas. Il a perdu sa langue.
L’homme tente alors d’instaurer un dialogue entre les deux groupes de jeunes gens pour que le petit garçon puisse retrouver la parole. Sont-ils capables d’abandonner leurs différences pour lui construire une histoire et inventer un monde commun dans lequel il puisse vivre ?
Comment faire du passage à découvert qu’est la scène entre le jardin et la cour un territoire qui appartient à tous, quelque soit sa langue et ses origines. Dans sa quête de redonner une parole à cet enfant, l’homme, tel Don Quichotte, s’y attelle dans son très mauvais espagnol, et l’enfant, tel Sancho Pansa, dans son silence, le suit.
Un garçon et une fille, au jardin.
LE GARÇON : D’après toi, on est dans les gentils ou dans les méchants ?
LA FILLE : Qui ?
LE GARÇON : Nous !
LA FILLE : Où ça ?
LE GARÇON : Dans le film !
LA FILLE : Quel film ?
LE GARÇON : Le film, là !
LA FILLE : Mais c’est pas un film, là.
Un temps.
LE GARÇON : Parce que, normalement, d’un côté y a les gentils et de l’autre les méchants !
LA FILLE : Où ça ?
LE GARÇON : Dans les films !
LA FILLE : Encore !
LE GARÇON : Comme ça, on est sûr d’être dans le bon camp.
LA FILLE : Qui ?
LE GARÇON : Nous !
LA FILLE : Dans le film ?
LE GARÇON : Non ! Dans la vie !
Un temps.
LE GARÇON : Remarque ! Moi, je préférerai être dans les méchants.
LA FILLE : Dans la vie ?
LE GARÇON : Non ! Dans le film !
LA FILLE : Fais voir !
LE GARÇON : Arrrrrrrrrrrrgh !
LA FILLE : C’est sûr. Tu crèves l’écran, toi.
Texte : Philippe Dorin
Mise en scène : Sylviane Fortuny
Avec :
Jean Louis Fayollet
Déborah Marique
Pau Poch
Juliette Prier
Paula Quintana
Luis Tausia
Martina Vilarasau
Johann Weber
Et en alternance, Heythem Bouhaddar et Philémon Phelippeau-Baillot
Scénographie : Sylviane Fortuny, Kelig Le Bars, Sabine Siegwalt
Lumières : Kelig Le Bars
Musique : Catherine Pavet
Costumes : Sabine Siegwalt
Chorégraphe : Stéfany Ganachaud
Assistante à la mise en scène : Carole Got
Assistant à la lumière : Jean Huleu
Régie : Jean Huleu et Frédérique Melin
Sculpture : Pierre Alain Kittler
Construction du décor : Atelier du Grand T, scène conventionnée de Loire-Atlantique
Traduction du texte en espagnol : Carmen Rus Pérez
Chargée de mission avec l’Espagne : Emmanuelle Peytour
Accompagnatrices enfants : Christine Fayollet et Micheline Macoin
Partenaires
Production : Compagnie pour ainsi dire
Coproduction : Théâtre Paul Eluard, Scène conventionnée pour la diversité linguistique – Choisy le roi – 94 / Le Théâtre de Fos – Scènes et Cinés Ouest Provence – 13 / Théâtre des Bergeries – Noisy le sec – 93 / L’Ecole du Nord avec le soutien de la Région Nord-Pas de Calais et la DRAC Nord-Pas de Calais
Avec l’aide à la création du Conseil Départemental du Val de Marne, d’ARCADI – Ile de France.
Avec le soutien de la SPEDIDAM, de l’ADAMI, du Fond d’insertion pour jeunes artistes dramatiques, D.R.A.C. et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur et, pour l’accueil en résidence, du Figuier Blanc à Argenteuil et de la Direction du développement culturel de la ville de Pantin.
Merci au Théâtre Paris-Villette et au Festival Fringe – Madrid
La compagnie Pour ainsi dire de Philippe Dorin et Sylviane Fortuny se garde bien de tout dire, comme son intitulé le donne à penser. C’est l’une de ses particularités par rapport aux autres équipes qui travaillent pour le jeune public : elle pratique le blanc, le non-dit qui débouchent, pour l’enfant, sur le plaisir de deviner et d’imaginer. Philippe Dorin suggère, superbement. A chacun de trouver ses propres clefs et ses prolongements dans l’histoire mise en place. Après avoir collaboré avec des acteurs russes, la troupe a monté son nouveau spectacle avec des comédiens espagnols. D’où un partage du jeu qui mêlent des savoir-faire différents et franchit des frontières invisibles. Deux groupes occupent le plateau : les Français côté jardin, les Espagnols côté cour. Ils ne se mêlent pas tout d’abord. Un enfant est isolé, au milieu. Une sorte de chevalier sans cheval vient l’aider et se plaint que le garçon n’ait pas de texte ! Mais il en aura. Il aura surtout une planche qui est « la chance ». Avec elle, le bonheur est possible, les occasions de sortir de soi-même sont multiples. On verra même une danseuse danser, fort bien, le flamenco sur l’étroitesse de cette planche. Le spectacle, fait de moments inattendus, tendres et cocasses, prend alors son envol et développe l’art de la renncontre. Le décor s’effondre pour mieux révéler un appartement. Les acteurs composent comme malgré eux un tableau à la Velasquez. Ils échangent leurs chemises comme les joueurs de foot leurs maillots. Ainsi naissent, meurent et renaissent les châteaux en Espagne. La fine mise en scène de Sylviane Fortuny déroule le texte comme une succession d’attentes, de ruptures et de surprises. Les acteurs, Jean-Louis Fayollet, Déborah Marique, Pau Poch, Juliette Prier, Paula Quintana, Luis Tausia, Martina Vilarasau, Johann Weber et Heythem Bouhaddar, ont des personnalités fortes et colorées. Avec eux, le spectateur suit une pièce qu’il reconstruit lui-même en fonction de ce qu’il aime. Et il y a beaucoup à aimer !
Gilles Costaz
Webtheatre.fr – Le 24 février 2016
En fait de construction mirifique, c’est d’amitié et de paix qu’il s’agit sur ce plateau en constante évolution où se croisent des filles et des garçons d’ici et d’ailleurs, le français et l’espagnol, la fiction et la réalité. Au début, on se toise, on se cherche, puis on échafaude toutes sortes d’aventures et on s’invente ensemble de nouvelles destinées… Comme à chaque fois, les mots joueurs de Philippe Dorin et la belle approche scénique de Sylviane Fortuny se rencontrent à merveille pour titiller notre imaginaire.
Maïa Bouteillet
Paris Mômes – Février mars 2016
Les comédiens vont et viennent avec l’aisance exprimée dans leur interprétation respective, ils prennent possession de l’espace sans se soucier des limites de la géométrie, ils incarnent leur propre personnage avec justesse et vivacité. Leur jeunesse exhale une joie de vivre, une errance insouciante, génère une mécanique artistique et humaine fluide et intense. La mise en scène de Sylviane Fortuny, l’installation d’une génération qui grandit dans un monde où les valeurs de l’existence s’ajustent avec l’âge et l’expérience. La jeunesse est universelle, elle véhicule des codes déchiffrables, elle parle les langues du monde apprises dans l’échange et le partage… Des châteaux en Espagne, une belle histoire interprétée par une troupe plurielle talentueuse et généreuse.
Philippe Delhumeau
La Théâtrotèque – Le 1 février 2016
Chez Philippe Dorin et Sylviane Fortuny, on ne prend pas les enfants pour des moitiés d’idiots. Dans leurs pièces alambiquées, les ressorts de l’action ne sont jamais très explicites, mais petits et grands sont logés à la même enseigne. Ici, on ne comprend pas tout de la rivalité entre deux bandes ni de leurs considérations à propos d’un film (Un West Side Story qui ne dirait jamais son nom ?). Et on s’interroge sur la présence d’un gamin et d’un comédien plus âgé au sein de cette jeune garde. Sur une scène nue où l’Espagne du titre semble d’abord réduite au seul flamenco, le courant met du temps à passer… Mais une fois chacun en place, quelle rencontre ! Il suffit d’un coin de table et de l’évocation de Nîmes comme possible point d’attache de cette auberge franco-espagnole pour qu’un drame se construise. Avec leurs histoires pleines d’ellipses, le dramaturge et la metteuse en scène, vieux routiers du théâtre jeunesse, font confiance à leur public. Ils laissent toute la place au jeu et à l’imaginaire.
Mathieu Braunstein
Télérama – Le 7 mars 2016
Saison 2016/2017 : Villefranche-sur-Saône (69) Le Théâtre / Foix (09) L’Estive, scène nationale de Foix et de l’Ariège / Florac (48) La Genette Verte dans le cadre des Scènes croisées de Lozère / Cournon d’Auvergne (63) La Coloc’ de la culture / Oullins (69) Théâtre de la Renaissance / Pantin (93) Théâtre du Fil de l’eau
Saison 2015/2016 : Saint-Denis (93) Théâtre Gérard Philipe, Centre dramatique national / Fos sur mer (13) Le Théâtre / Toulon (83) Théâtre Liberté en partenariat avec le Pôle Jeune Public du Revest / Choisy le roi (94) Théâtre-Cinéma Paul Eluard, scène conventionnée pour la diversité linguistique / Noisy-le-sec (93) Théâtre des Bergeries / Gradignan (33) Théâtre des quatre saisons, scène conventionnée / Angoulême (16) Le Théâtre, scène nationale dans le cadre du Festival La tête dans les nuages / Argenteuil (95) Le Figuier Blanc
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